La semaine de fou des frères Boilard

HOCKEY. Jouer dans la Ligue nationale est le rêve de tout jeune hockeyeur. Les frères Jules et Raoul Boilard n’y font pas exception. Les deux jeunes Sherbrookois, évoluant avec le Drakkar de Baie-Comeau, se sont rapprochés de cet objectif ultime il y a quelques semaines, alors qu’ils ont goûté pour la toute première fois au monde du hockey professionnel.

Ce sont deux hockeyeurs toujours sur un nuage qui se sont entretenus avec le Sherbrooke.info, mercredi dernier (17 juillet), quelques jours après leur retour en Estrie. Les anciens des Cantonniers de Magog et des Harfangs du Triolet, qui partagent la glace depuis toujours, se remettent encore de la semaine endiablée qu’ils ont connue, eux qui ont participé respectivement au camp de perfectionnement des Canadiens de Montréal et des Rangers de New York, peu de temps après après le repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH).

« C’était surréel, se remémore Raoul, en repensant au moment où les dirigeants des Rangers ont appelé son nom en quatrième ronde dans l’époustouflante sphère de Las Vegas, le 29 juin dernier. C’est une organisation avec tellement d’histoire et je suis vraiment content d’avoir été repêché là. En plus, le fait que je suis le premier attaquant qu’ils ont choisi et qu’ils ont avancé pour me sélectionner, je crois que ça en dit long sur leur intérêt envers moi », complète l’attaquant de 18 qui a vu New York échanger deux sélections pour passer du 127e au 119e rang, pour ultimement arrêter son choix sur le Sherbrookois.

Son frère Jules n’est pas en reste. Après avoir vu Raoul être repêché et s’envoler le soir même vers la Grosse Pomme, le vétéran du Drakkar a reçu une belle surprise en étant invité au camp de perfectionnement des Canadiens.

« Je ne m’y en attendais vraiment pas. Avec mon agent, on cherchait à participer à un camp, mais tu peux imaginer ma réaction quand il m’a dit que le Canadien m’avait invité ! »

UNE EXPÉRIENCE « MÉMORABLE »

Les deux Boilard n’ont pas eu le temps de se remettre de leurs émotions qu’ils sautaient déjà sur la glace en compagnie de certains des meilleurs espoirs de la LNH. Ils devaient maintenant prouver qu’ils avaient leur place, chose qu’ils croient tous les deux avoir accomplie.

« Je me sentais à ma place, assure Jules, qui arrivait à Brossard avec l’étiquette de joueur invité. Évidemment, il y avait d’excellents joueurs et ça m’a permis de comprendre que je dois travailler sur quelques aspects de mon jeu, mais je sens que je peux atteindre leur niveau. J’ai eu la chance de discuter avec Rob Ramage et Francis Bouillon qui m’ont donné du bon feedback ».

De son côté, le cadet des Boilard patinait avec quelques joueurs très près de faire le saut dans la grande ligue. « Ça a passé rapidement, mais l’expérience était mémorable. On a eu quatre pratiques intenses en trois jours. On a pu visiter le Madison Square Garden et j’ai eu la chance de côtoyer quelques excellents espoirs comme Brennan Othmann et Gabriel Perreault. J’ai pu voir le niveau que je devais atteindre pour me rendre dans la Ligue nationale et je crois que c’est très réalisable. Je vais retourner à Baie-Comeau avec l’intention de m’améliorer pour impressionner la direction et montrer que j’ai ma place chez les pros dans un avenir rapproché.

LE RÔLE DE LEADERS

Rencontré plus tôt cet été, l’entraîneur-chef et directeur général du Drakkar de Baie-Comeau, le Sherbrookois Jean-François Grégoire, indiquait qu’il lui restait quelque chose à accomplir avec le club de la Côte-Nord, après s’être fait balayer par les Voltigeurs de Drummondville en finale des séries de la LHJMQ, en mai dernier.

Avec la perte de quelques éléments importants, dont l’ancien du Phoenix de Sherbrooke, Justin Gill, Grégoire pourra tout de même se fier sur ses deux attaquants vedettes pour mener la charge en 2024-2025. Ceux-ci sont d’ailleurs prêts à prendre de plus grandes responsabilités.

« Personnellement, comme joueur de 20 ans, mon rôle va être d’entourer les plus jeunes. Il va y avoir de l’apprentissage tout au long de la saison, mais je pense sincèrement qu’on va encore être une équipe à surveiller », indique Jules Boilard.

« Notre équipe s’est rajeunie, et donc, notre expérience devient importante, ajoute Raoul qui a complété sa première saison dans le circuit Cecchini avec 62 points en 68 rencontres. Évidemment, ça va être dur de reproduire la saison de rêve de l’année dernière, mais comme Jules le disait, je suis convaincu que nous serons encore très compétitifs et je pense qu’on sera encore être une équipe difficile à battre. »

Reste maintenant à voir jusqu’où les frères Boilard seront en mesure d’apporter le Drakkar dans ce qui pourrait bien être une saison charnière de leur jeune carrière de hockeyeurs.