L’itinérance de plus en plus visible à Magog

SOCIÉTÉ. Des mini-campements de fortune ont été aperçus derrière le Tigre Géant et près de la piste cyclable de la rivière Magog, l’été dernier. Des gens sans logis ont aussi passé quelques jours dans l’ancienne usine de textile et dans le tunnel de la rue Stanley. D’autres personnes ont été observées avec leurs minces avoirs sur des bancs près du MacDonald’s, au centre-ville ou près de la bibliothèque au cours des derniers mois.

L’itinérance devient de plus en plus apparente à Magog. Voilà pourquoi Zone Libre prépare la troisième édition de la Nuit des sans-abri, qui se déroulera au parc des Braves, ce vendredi 20 octobre, dès 16 h.

La directrice de cet organisme, Émilie Paré, est convaincue de la pertinence de cet exercice de sensibilisation, surtout à l’approche de l’hiver. « L’itinérance est bel et bien présente à Magog, dit-elle. On l’observe dans la rue, dans les boisés urbains et dans plusieurs ressources communautaires. »

Au terme de la première année d’opération dans le quartier des Tisserands, Zone Libre a accueilli 20 personnes demandant de l’aide pour se loger. Elles venaient de Montréal, de Québec et d’ici, après avoir perdu un toit. Des loyers qui coûtent plus cher et des gens qui ont des problèmes de consommation expliquent notamment cette recrudescence.

Les plus récentes statistiques de l’organisme Ressources Relais Memphrémagog démontrent aussi un phénomène en croissance. Ses intervenants sur le terrain sont intervenus dans les 12 derniers mois auprès de 106 personnes et réalisés plus de 542 interventions auprès des personnes ayant des problématiques d’itinérance et de logement.

Selon Émilie Paré, l’Estrie est une des régions où les gens sans domicile fixe fréquentent davantage. Des statistiques indiquent que Montréal a connu une baisse de 20% de ses itinérants au profit de l’Estrie, du Centre-du-Québec, de la Mauricie et de l’Outaouais.

Ces gens sont d’âges très variés et proviennent de différents milieux et sphères d’activités. Ce sont autant des femmes que des hommes qui sont sans toit par choix, en fugue ou pour des raisons de maladie mentale et/ou de problèmes de consommation. 

La Nuit des sans-abri prendra son envol demain (20 octobre) sur le coup de 16 h. Au programme: mots de bienvenue, soupe et boisson chaude gratuites, témoignage, kiosques et animation musicale. Si la température le permet, les personnes présentes pourront profiter d’une projection extérieure du film « Le Temps d’un été ».

Cette présentation est de circonstance. Il s’agit d’une oeuvre cinématographique québécoise portant sur des itinérants montréalais invités à profiter de vacances salvatrices près du fleuve dans le Bas-Saint-Laurent. Cette présence inusitée bouleverse d’ailleurs le quotidien des habitants du petit village de Sainte-Luce. Un film touchant et sensibilisant, aux dires d’Émilie Paré.