L’itinérance, un défi complexe pour les policiers de la RPM

INTERVENTIONS.  À l’image du phénomène qui prend de l’ampleur dans la région, la Régie de police de Memphrémagog confirme qu’elle est de plus en plus interpellée entourant des enjeux liés à l’itinérance, qui représente un véritable défi de complexité pour ses policiers.

Comme l’explique le lieutenant Carl Pépin, de la RPM, les agents de la paix doivent jongler avec un équilibre fragile entre la tolérance envers les personnes sans domicile fixe et la sécurité publique.

C’est particulièrement le cas au centre-ville de Magog où plusieurs réalités avec des intérêts différents cohabitent dans le même environnement, que ce soit la population, les commerçants ou encore les touristes. « Je dirais qu’en général, ça se passe bien. On voit davantage de gens qui dorment dans leur voiture dans des stationnements ou qui se font des campements temporaires sans déranger personne. Ces gens-là, on ne va pas faire par exprès pour les achaler. Ce sont davantage des itinérants avec des problèmes de santé mentale ou de consommation qui posent des difficultés », soutient le lieutenant Pépin.

Ce dernier donne en exemple un itinérant vivant avec de sévères problématiques, qui a passé une bonne partie de la dernière année au centre-ville magogois. Plusieurs plaintes ont été rapportées à son sujet pour des comportements inappropriés. « Juste pour cet individu, on a reçu plus d’une centaine d’appels au cours de la dernière année et parfois, ça pouvait aller jusqu’à huit par jour. Quand une personne a d’importants problèmes mentaux, ça devient très difficile. Il y a des limites à donner des contraventions sachant que ça ne règlera rien, mais en même temps, on a un rôle à jouer. Je dirais que c’est là que l’arrivée d’une travailleuse sociale dans notre équipe fait vraiment une grande différence. »

Un autre phénomène auquel la RPM est confrontée est celui des faux itinérants. Il s’agit de gens provenant généralement de l’extérieur de la région qui s’installent devant des commerces pour quêter de l’argent. « Ce sont souvent des personnes immigrantes qui débarquent ici une journée, avec une pancarte réclamant de l’aide. Le problème, c’est que ces gens arrivent et repartent dans un gros véhicule de luxe, alors clairement, c’est de la fraude. On arrive normalement à les identifier assez facilement, mais quand même, c’est une réalité qui s’ajoute au phénomène », conclut Carl Pépin.