Malgré les critiques des pompiers, les élus d’Orford s’assument

SÉCURITÉ. Les pompiers du Service incendie du Canton d’Orford ont encore de travers la récente décision de la Municipalité de confier la protection de son territoire à la Ville de Magog, et ce, dès le 15 décembre prochain. Ils l’ont fait savoir aux élus, le 4 novembre dernier, en débarquant en grand nombre à la séance du conseil municipal.

C’est le conseiller syndical Jean-Julien Mercier qui s’est fait le porte-parole de la délégation, en profitant de la période de questions réservée au public pour s’adresser directement aux élus. L’intervenant a notamment critiqué la façon dont la Municipalité a géré le dossier, qui s’est fait en parallèle de pourparlers entourant le renouvellement de la convention collective, échue depuis le 31 décembre 2022. « En bon prince et à la demande de la Municipalité, on a plus d’une fois accepté de retarder les négociations. Et alors qu’il restait juste deux éléments à régler, on a appris avec un préavis d’une heure et trente minutes, en virtuel, la funeste décision de mettre fin aux activités de notre service. Pour nous, ce n’est pas une façon de traiter des employés qui servent les citoyens avec bravoure et dévouement, pour utiliser des mots déjà prononcés par la mairesse Marie Boivin », a lancé M. Mercier.

Ce dernier a également déploré le fait qu’aucune clause de l’entente intervenue entre les deux villes ne prévoit l’embauche de nouveaux pompiers d’Orford au sein de l’organisation magogoise. À ce sujet, Mme Boivin a expliqué qu’il était impossible d’avoir des garanties d’embauche étant donné que Magog n’avait aucun poste à combler. « Nous avons vérifié tout ce qui était possible pour avoir le moins de pertes pour nos pompiers. Concernant ce qui a été négocié en vue du renouvellement de la convention collective, je peux dire que nous allons respecter nos engagements », a assuré la politicienne, sans toutefois entrer dans les détails.

Même si des pompiers se sont dits inquiets de la capacité du Service de sécurité incendie de Magog à desservir adéquatement tout le territoire d’Orford et plus particulièrement le secteur nord, sans ajout d’effectifs, la mairesse Boivin affichait une confiance à l’extrême opposée. « Ces préoccupations sont tellement légitimes et je peux comprendre que vous ayez des inquiétudes. Mais nous, avec toutes les expertises et les garanties que nous avons eues, on en a zéro et une barre, et c’est rare. Tant au niveau des ressources humaines que financièrement, la décision était incontournable pour l’avenir. Juste cette année, nous allons économiser environ 600 000 $ dans le budget. La décision n’est peut-être pas parfaite, mais on l’assume totalement », a répondu sans détour la première magistrate.