Marie-Claude Bibeau se lance dans la course à la mairie de Sherbrooke
POLITIQUE. La ministre du Revenu national et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a annoncé lundi matin qu’elle se présentera comme candidate indépendante à la mairie de Sherbrooke lors des élections municipales de 2025.
Mme Bibeau a cependant précisé que cette journée n’était pas le début de sa campagne électorale et qu’elle demeurait en poste en tant que députée de Compton-Stanstead à temps plein jusqu’aux prochaines élections fédérales. Elle a affirmé vouloir faire cette annonce dès maintenant en réponse aux nombreux questionnements des médias et de la population à ce sujet au cours des dernières semaines.
« C’est un fruit qui a mûri depuis plusieurs mois. Je suis née et je vis à Sherbrooke. J’ai été impliquée pendant plusieurs années et je suis fière de ma ville. Je pense que l’expérience que j’ai acquise en matière de gouvernance publique, ayant été ministre à trois reprises, est un atout », mentionne Bibeau en entrevue après son annonce, qui se déroulait au Queen Square à Lennoxville.
En attendant que ses fonctions à Ottawa se terminent, Mme Bibeau ne commentera pas les dossiers municipaux concernant Sherbrooke afin de ne pas « jouer sur deux tableaux ».
Elle dit avoir, selon elle, un style de leadership « collaboratif » qu’il faut pour le poste de mairesse.
« Je l’ai démontré à travers différents dossiers depuis dix ans. Il est important pour moi de comprendre mes dossiers, mais je suis capable de faire la part des choses et de faire cheminer les dossiers avec les autres. Parce que même si tu as l’idée du siècle, si les gens ne sont pas avec toi, tu peux frapper un mur », indique-t-elle.
En conférence de presse, Marie-Claude Bibeau a déclaré que ses fonctions de députée avaient été les plus importantes de son parcours politique.
« Être au service de ‘mon monde’ a été un grand honneur et un grand privilège. À mon bureau de députée, nous accompagnons les citoyens afin qu’ils obtiennent les prestations et les crédits dont ils ont grandement besoin. Nous travaillons aussi avec les organismes communautaires, les municipalités et les entreprises privées afin qu’ils puissent obtenir le maximum de ce qu’Ottawa a à offrir à notre région. »
Une décision réfléchie pour se lancer comme indépendante
Durant la conférence de presse, Mme Bibeau n’a pas caché avoir reçu des approches de la part d’un parti politique, sans confirmer qu’il s’agissait de Vision Action Sherbrooke.
Elle a cependant avoué qu’elle ne voulait pas « entrer et porter un parti ».
« J’ai envie d’offrir qui je suis à Sherbrooke. C’est comme ça que je le sens. Ça fait dix ans que je suis dans un parti, et c’est incontournable au provincial et au fédéral, mais je ne pense pas qu’à Sherbrooke, la taille de la ville impose un parti », tout en ajoutant qu’elle souhaiterait travailler avec tous les conseillers qui seront élus si la population la choisit.
Une potentielle course à plusieurs ne fait pas peur à Mme Bibeau, alors que tout porte à croire à une candidature de Raïs Kibonge (Sherbrooke Citoyen), ainsi que de Danielle Berthold et Vincent Boutin, qui se disaient en réflexion, tout comme la personne qui sera choisie comme chef du parti Vision Action Sherbrooke.
» C’est une démocratie, je suis tout à fait à l’aise avec ça. «
Mme Bibeau a terminé en disant qu’elle souhaitait faire le saut parce qu’elle était une » femme de terrain « .
» Quand on est au municipal, on est beaucoup plus proche des citoyens, et c’est ça que je veux. On est dans les enjeux très proches de la vie de tous les jours des citoyens. Ça permet aussi de toucher à différents domaines comme la voirie, la sécurité publique et les loisirs. «
Rappelons que la politicienne a dirigé trois ministères depuis 2015. Elle a d’abord été ministre du Développement international entre 2015 et 2019, puis elle est devenue la première femme ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire de l’histoire du Canada, un poste qu’elle a occupé jusqu’en juillet 2023, juste avant de devenir ministre du Revenu national.
En collaboration avec Jérémy Trudel.