Nouveau rôle d’évaluation foncière: les plus importantes hausses sont au lac Lovering

IMMOBILIER. C’est au lac Lovering où l’on observe la plus importante hausse de la valeur des maisons sur tout le territoire magogois. Les propriétés riveraines à ce plan d’eau bondiront dans une moyenne de 54%, comparativement à 45,8% pour l’ensemble de la municipalité.

Cette statistique fait en sorte que la valeur moyenne d’une maison riveraine au lac Lovering atteint 748 000 $, comparativement à 576 000 $ pour toute la ville.

Les augmentations sont cependant moindres en bordure des autres plans d’eau. Les propriétaires touchant le lac Magog verront une valeur bonifiée de 42% pour atteindre une moyenne de 800 000 $ pour chaque maison.

Après des hausses spectaculaires, les rives du lac Memphrémagog enregistrent des augmentations de la valeur foncière sous la moyenne magogoise. Les rives Est et Ouest sont à la hausse dans une moyenne de 37%. La valeur moyenne d’un domaine de prestige situé en bordure de ce plan d’eau se chiffre maintenant à 1,6 million de dollars.

Par ailleurs, notons que les condominiums sont la forme d’habitation qui connaît la plus importante variation positive. La proportion explose dans une moyenne de 63,5% pour atteindre 382 500 $ pour chaque unité de condo. Quant aux terrains vacants, la hausse moyenne est fixée à 61,5%.

PLUS CHER QU’À MONTRÉAL?

Un propriétaire du lac Lovering a profité de la présentation du nouveau rôle d’évaluation à l’hôtel de ville, le 7 octobre dernier, pour demander pourquoi sa maison avait une valeur plus élevée que celle de ses parents à Montréal. Il manifestait son incompréhension, surtout que sa propriété est située loin des services, sans éclairage public et près d’une rue en gravier.

Allan Smith, président de l’Association du Memphré-Rural, assistait à cette rencontre pour pester contre ces augmentations, qui génèrent toujours des comptes de taxes à la hausse. Il trouve injuste que les gens du chemin de Georgeville paient des taxes aussi élevées, même si son secteur rural reçoit moins de services municipaux que les zones urbaines.

Mairesse de Magog, Nathalie Pelletier assure les contribuables que les élus trouveront un «juste équilibre entre la capacité de payer des gens et les besoins de l’organisation municipale. «On ne sera pas trop gourmand afin de rendre digeste la prochaine hausse de taxes, prévient-elle. Les propriétaires les plus affectés seront ceux qui auront des variations au-dessus de 50%.»

VIVRE EN ZONE RURALE A AUSSI UN COÛT

Mme Pelletier réplique à ceux qui se disent victimes d’une injustice en payant des taxes trop élevées, compte tenu des services offerts moindres que dans le périmètre urbain. À ses yeux, vivre en milieu rural a aussi un coût pour l’ensemble des contribuables. Elle favorise la densification en milieu urbain, car l’étalement ajoute des dépenses pour asphalter des routes isolées et entretenir de longs chemins de gravier. La collecte des déchets et les contrats de déneigement coûtent plus cher que dans les quartiers habités.

«Les gens plus isolés profitent également de tarifs d’électricité identiques à ceux des abonnés en ville, même si la facture de l’entretien du réseau est plus élevée, ajoute-t-elle. De plus, tous les profits d’Hydro-Magog sont redistribués à l’ensemble des contribuables magogois, même s’ils sont desservis par Hydro-Québec. Cessons de parler d’iniquité, surtout que les citoyens en milieu rural utilisent aussi l’écocentre, nos stationnements, notre bibliothèque et nos activités.»

La mairesse Pelletier assure que le conseil abaissera le taux de taxation pour limiter autant que possible l’influence du nouveau rôle sur le prochain compte de taxes des propriétaires. Les élus dévoileront ce taux lors du dépôt du budget municipal, en décembre.

L’évaluateur agréé Jean-Pierre Cadrin explique ces hausses par la forte demande des acheteurs pour les maisons de la région. Selon lui, le marché immobilier a été très actif au cours des dernières années, ce qui a occasionné un intérêt supérieur à l’offre disponible.

Le nouveau rôle sera valide du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2027. Les propriétaires en désaccord peuvent réclamer une révision avant le 30 avril 2025.

Vous pouvez trouver la valeur de votre propriété pour les trois prochaines années au ville.magog.qc.ca/role-evaluation .

FAITS SAILLANTS

  • La hausse moyenne de toutes les propriétés est de 45,8%
  • Le secteur résidentiel augmente de 49%
  • Le nouveau rôle accorde une hausse de 47,5% en agriculture
  • Le commercial observe une hausse moyenne de 25,%
  • L’industriel bondit dans une moyenne de 31,4%
  • La valeur total du parc immobilier bondit de 5,4 à 7,9 milliards $