On manifeste au centre-ville pour dénoncer la pauvreté et les inégalités

MISÈRE. La lutte à la pauvreté est un combat qui est loin d’être terminé et c’est sans doute pour cette raison que des citoyens et organismes communautaires continuent de participer, chaque année le 17 octobre, à la marche mondiale du refus de la misère.

Ils étaient plus d’une centaine à marcher de façon solidaire au centre-ville de Magog, jeudi dernier, dans l’espoir de faire bouger les choses, ou du moins, d’éveiller les consciences.

Tout ça, en dénonçant les écarts – de plus en plus grands – entre les mieux nantis et les plus démunis.

« On entend souvent dire que les gens riches ont travaillé fort toute leur vie et qu’ils méritent pleinement leur fortune. Mais si une personne qui gagne le salaire minimum voulait avoir autant d’argent que Jeff Bezos (fondateur d’Amazon), elle devrait travailler pendant 4,8 millions d’années », a comparé la co-coordonnatrice de la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie (TACAE), Rosalie Dupont.

Rosalie Dupont a estimé qu’une personne travaillant au salaire minimum aurait besoin de plusieurs millions d’années pour amasser autant d’argent que les hommes les plus riches de la planète. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Amorcée devant le Centre communautaire de Magog, la marche du refus de la misère s’est soldée par un repas communautaire dans les locaux du Cépop, auquel ont pris part 130 personnes.

Quelques arrêts avaient précédemment été faits à des endroits stratégiques comme le parc des Braves (rue Principale Ouest) et le Centre des femmes Memphrémagog (rue Saint-Patrice Ouest). « Il faut dire non aux inégalités de genre », lance la porte-parole du Centre des femmes, KariAnne Sauvé.

« Les femmes, et particulièrement les mères, sont souvent les premières à sacrifier leur carrière ou leur qualité de vie pour prendre soin de leur famille. Malheureusement, les régimes de retraite ne tiennent jamais compte de ces sacrifices invisibles », plaide celle qui est également membre du Comité de lutte à la pauvreté de la MRC de Memphrémagog.

KariAnne Sauvé a profité d’un arrêt au Centre des femmes Memphrémagog pour dénoncer les inégalités de genre. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Pionnière de ce comité et impliquée dans différents organismes d’aide au cours des 70 dernières années, Aline Dupaul a invité les manifestants à poursuivre le combat et à se faire entendre sur toutes les tribunes. « On croyait que ça s’en allait dans la bonne direction il y a quelques années, mais le problème de la pauvreté s’est accentué depuis deux ou trois ans », constate l’ancienne mairesse de Saint-Étienne-de-Bolton.

« J’ai 93 ans et demi, et tant que la santé sera au rendez-vous, je vais continuer de manifester pour améliorer les choses », a promis la vénérable militante.

À 93 ans bien sonnés, Aline Dupaul continue de militer pour aider les personnes démunies. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Selon les organisateurs, près de 175 personnes ont participé à l’événement, en totalité ou en partie, tout au long du parcours.

Le Comité de lutte à la pauvreté, accompagnée de la TCAE, a aussi profité de l’occasion pour aller porter une missive au bureau du député d’Orford, Gilles Bélanger, afin de proposer des pistes d’action pour éliminer la pauvreté. « Plus d’une personne sur 10 vit dans la pauvreté au Québec, alors que d’autres vivent dans une opulence de plus en plus indécente. Clairement, la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie des priorités de la CAQ », a clamé Rosalie Dupont.

Les organisateurs estiment à 175 le nombre de personnes ayant pris part à l’activité, à un moment ou l’autre du parcours. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)

Nuit des sans-abri

Mentionnons qu’une autre activité de sensibilisation au sort des démunis aura lieu ce soir (18 octobre) au centre-ville de Magog, avec la tenue de la Nuit des sans-abri.

L’événement se déroulera au parc des Braves de 17 h à 22 h et a pour but de mettre en lumière les problèmes d’hébergement et d’itinérance qui touchent plusieurs citoyens de la région.