Plus de la moitié des entreprises ont déjà remboursé leur prêt COVID dans Memphrémagog
MEMPHRÉMAGOG. La date limite du 18 janvier dernier pour rembourser les prêts COVID du fédéral ne provoquera pas une série de fermetures dans la région. C’est du moins l’avis du directeur général du Centre d’aide aux entreprises Memphrémagog (CAE), Réal Desautels, qui affirme que plus de la moitié des entreprises de la MRC ont déjà effacé leurs dettes auprès de leur institution financière.
Ce dernier n’observe pas beaucoup d’insécurité financière parmi ses clients ni pour les autres commerces de la région ayant reçu un prêt offert via une institution financière et le Compte d’urgence pour entreprises canadiennes (CUEC). « Ça va assez bien pour assurer les remboursements, car nous avons eu seulement quatre commerces en difficulté sur les 57 prêts accordés », détaille-t-il.
Le CAE gère le Fonds d’aide et de relance régionale (FARR), créé dans un contexte de pandémie pour aider les entreprises. Une somme de 1,5 million de dollars a été octroyée à 57 places d’affaires, qui ont obtenu des aides financières variant de 5000 $ à 60 000 $. Il s’agit essentiellement de petites entreprises touristiques ayant moins de 10 employés.
De ce nombre, plus de la moitié ont déjà remboursé en totalité, plaçant la région dans la moyenne provinciale.
La seconde moitié des entreprises ont confirmé avant la date limite du 18 janvier dernier leur désir de rembourser avant la fin mars 2024. C’est de cette façon qu’un commerce pourra profiter de la radiation partielle. Sur un prêt de 60 000 $ par exemple, l’entreprise a un an pour payer 40 000 $.
Les commerces qui ne respecteront pas cet engagement perdront leur pardon de 20 000 $ et devront rembourser la totalité des 60 000 $ d’ici décembre 2026 à 5 % d’intérêt.
DEUX FAILLITES
Selon les statistiques compilées par le CAE, les quatre compagnies en difficulté englobent, notamment, la fermeture de l’entreprise OLIX. Cette dernière a fermé ses portes en 2022 à la suite du décès du propriétaire, Garry Deneault.
S’ajoutent deux faillites survenues en 2023 touchant autant d’établissements dont on ne peut dévoiler leur identité, car le prêt FARR est confidentiel. Une quatrième compagnie a évité la faillite en 2022 en trouvant un terrain d’entente avec ses créanciers.
Toujours selon le CAE, il n’y a qu’une seule entreprise qui mentionne ne pas être en mesure de rembourser son prêt afin de profiter de la radiation partielle. »Elle devra donc payer 100 % du prêt initial d’ici le 31 décembre 2026 en profitant d’un taux d’intérêt avantageux de 5 %, poursuit M. Desautels. Ses dirigeants ne désirent pas être identifiés.«
Le directeur général convient que certaines entreprises paieront plus difficilement des paiements mensuels additionnels de plus de 1000 $ par mois. »Cependant, tous nos clients assurent que les prêts COVID ont aidé à traverser les fermetures de commerces liées à la crise sanitaire, insiste-t-il. S’il y a des difficultés financières ou des fermetures à venir, elles seront davantage causées par l’inflation galopante et des baisses de clientèle.«
30 % À 40 % SOUS PRESSION, SELON DESJARDINS
Quant au Mouvement Desjardins, qui gère 80 000 prêts au Québec sur les 200 000 entreprises au total dans la province, il se dit dans l’impossibilité de dresser un portrait régional de la situation. Son porte-parole Marc-Antoine Lavoie estime »qu’environ de 30 à 40 % des compagnies ayant obtenu un prêt CUEC sont sous pression au Québec quant au remboursement de ce dernier« . Il assure que Desjardins accompagnera et épaulera les entreprises ayant de la difficulté à rembourser.
À l’inverse, M. Lavoie ajoute que »la très grande majorité des entreprises ont déjà remboursé le prêt CUEC« . Il poursuit en disant que les statistiques provinciales sont probablement semblables pour la région de Memphrémagog.
Pour l’ensemble de Memphrémagog, les aides financières de Québec (via la MRC) et d’Ottawa ont totalisé quelque 5 millions de dollars pour contrer les effets de la pandémie.