Potton songe à patrouiller la moitié du lac Memphrémagog
SÉCURITÉ. Tout en achetant une embarcation de 131 000 $ le 7 octobre dernier, le Canton de Potton a aussi annoncé son intention d’étendre la couverture de sa future patrouille nautique à toute la portion sud du lac Memphrémagog, ce qui représente presque la moitié de la superficie québécoise de ce plan d’eau.
Adoptée par un vote majoritaire des élus, la résolution indique que Potton entend déposer une offre de services à Ogden et au Canton de Stanstead, deux municipalités situées sur le versant Est du lac Memphrémagog, face au territoire pottonais.
Le maire du Canton de Potton, Bruno Côté, souhaite prendre le relais de la MRC de Memphrémagog pour la gestion de la patrouille nautique. Dès les premiers jours d’octobre, on apprenait que le conseil des maires mettait fin à la patrouille nautique, telle qu’on la connaît depuis sa fondation au début des années 1990.
La MRC modifiera le fonctionnement de la patrouille nautique, en confiant la responsabilité aux municipalités riveraines concernées. La Régie intermunicipale du Parc régional Massawippi pourrait prendre le relais à ce plan d’eau pour bonifier cette surveillance nautique. Pour le Memphré, la Régie de police de Memphrémagog a été abordée, mais la réception de cette demande fut tiède. Les pourparlers se poursuivent, étant donné que le dossier n’en est qu’à ses balbutiements.
POTTON VEUT UNE MEILLEURE PROTECTION
Pour sa part, le Canton de Potton s’était retiré de la patrouille nautique dès le mois de mars dernier. Son objectif est de gérer son propre service avec ses propres pompiers. Selon les élus, une gestion interne résultera en une meilleure protection et couverture que le maintien de la patrouille nautique de la MRC. «Potton désire bonifier et augmenter la visibilité de la patrouille nautique sur la portion de son territoire dans le lac Memphrémagog», lit-on sur la résolution du 7 octobre.
«Nous serons prêts dès la prochaine saison avec notre bateau, nos équipements et nos pompiers qui sont actuellement en formation pour cette nouvelle mission, affirme le maire Côté en entrevue. On veut en avoir pour notre argent, car le précédent système ne fonctionnait plus.»
Aux yeux de Bruno Côté, la patrouille était peu présente sur le territoire pottonais. Il souhaite augmenter les heures de surveillance et adopter de nouveaux règlements municipaux afin de modifier les façons de faire de la défunte patrouille.
UNE DISSIDENCE À POTTON
Conseillère municipale au Canton de Potton, Christine Beaudinet a exprimé sa dissidence sur l’acquisition d’une embarcation de 131 000 $. Elle estime qu’il est trop tôt pour acheter un bateau lorsque la MRC et des municipalités riveraines au lac Memphrémagog tentent actuellement de trouver des solutions pour gérer différemment la patrouille nautique. Selon elle, le Canton de Stanstead et Ogden déclineront l’offre de Potton pour adopter un déploiement régional incluant Magog et Austin ou avec la Sûreté du Québec.
Mme Beaudinet croit aussi qu’une option régionale et concertée serait moins coûteuse pour les contribuables de Potton. «On n’a pas à payer pour les autres», a-t-elle lancé lors du conseil du début octobre.
UNE PATROUILLE ESSENTIELLE
Pour sa part, la présidente du groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI), Johanne Lavoie, espère que la MRC et les municipalités riveraines profiteront de l’occasion pour non seulement maintenir la patrouille nautique, mais surtout l’améliorer à plusieurs égards.
Mme Lavoie rappelle que le lac Memphrémagog fournit l’eau potable à 175 000 Estriens. Selon elle, la patrouille nautique est un élément essentiel pour protéger l’environnement du lac et la qualité de son eau. Les patrouilleurs donnent notamment des constats d’infraction pour les excès de vitesse, incluant une circulation trop rapide près des rives, et gèrent aussi les vignettes de lavage des embarcations.