Un homme d’affaires de Magog livre un plaidoyer pour l’achat local
ÉCONOMIE. Reconnu pour ne pas avoir peur de ses idées, l’homme d’affaires Renaud Légaré a livré un plaidoyer pour l’achat local qui a fait jaser sur le web, au cours des dernières semaines, alors que nombreuses personnes ont réagi et partagé en grand nombre sa publication.
Celui qui possède la Cantine du Lac a profité de l’arrivée de la chaîne de restauration rapide Lafleur, à Magog, pour insister sur l’importance d’encourager les commerces locaux déjà établis dans la région, en rappelant toutes les retombées positives de dépenser chez les «petits» commerçants face aux plus grands joueurs de l’industrie.
«Je tiens d’abord à dire que mon message n’était en aucun temps un plaidoyer contre Lafleur et que je n’ai pas fait ça pour passer pour un enfant qui braille face à l’arrivée d’un compétiteur. Mon resto va bien et je n’ai aucune crainte pour mes affaires», précise-t-il d’entrée de jeu, après avoir été contacté par Le Reflet du Lac.
«Si j’ai pris le temps d’écrire ce message, c’était surtout pour faire réfléchir les gens. S’ils veulent aller chez Lafleur, qu’ils y aillent. Ils en ont tout à fait le droit. Mais quand on encourage un petit joueur qui s’approvisionne localement, ce sont tous nos commerçants locaux qui en sortent gagnants et cela s’applique à la restauration, mais aussi à tous les autres types de commerces de proximité.»
Preuve que son message va bien au-delà de ses intérêts personnels, Renaud Légaré invite aussi les gens à aussi encourager ses compétiteurs, dont la Cantine chez Paul et Charles Luncheonette, qui font partie du paysage magogois depuis des lustres.
Il rappelle aussi que l’achat local fait depuis longtemps partie de sa philosophie à titre de consommateur, et ce, tant dans sa vie professionnelle que personnel. «Au resto, que ce soit ma viande, mes frites, le fromage, les fruits et légumes et le pain, j’achète tout dans la région. Et c’est la même chose dans ma vie de tous les jours. Mon manteau, je l’ai acheté chez Ski Vélo, mes souliers au Sports Experts, ma table chez Rona Magog, mon divan aux Enchères Stanley, ma télé chez Roy Radio TV, mon «char» chez Toyota Magog et j’en passe. Et tous mes cadeaux de Noël, je les trouve sur la rue Principale.»
Renaud Légaré est d’avis que ce sont les commerces du coin qui forgent l’identité même d’une communauté. Il ajoute que ce sont généralement les gens d’affaires de la place qui sont les premiers à redonner au suivant, que ce soit en supportant différentes causes ou par des commandites. «Je suis bien placé pour le voir. Si les «Grands Feux Magogois» existent, c’est par l’argent donné par les entreprises d’ici. Quand on les encourage, elles redonnent et c’est tout le monde qui en sort gagnant. L’argent investi ici, reste ici, et c’est ce que je voulais que les gens réalisent au lieu de simplement faire leur choix en fonction des prix. Et bien souvent, il n’y a même pas beaucoup de différence», conclut l’homme d’affaires.