Un Magogois «pure laine» préside le BAPE depuis juin
ENVIRONNEMENT. Un homme né dans le quartier des Tisserands de Magog préside le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) depuis quelques mois. Il s’agit presque d’un retour aux sources pour Alain R. Roy, qui a eu ses premiers contacts avec cette organisation lors du projet d’ensablement des plages au lac Memphrémagog, en 1992.
À cette époque, il s’impliquait dans la toute jeune Société d’histoire de Magog, qui venait de recevoir des boîtes remplies de documents et de mémoires. «J’étais loin de me douter que trois décennies plus tard, j’allais diriger cette institution connue et reconnue internationalement», s’étonne-t-il.
Issu d’un milieu ouvrier vivant à l’ombre de la Dominion Textile et de l’église Saint-Marguerite-Marie devenue bibliothèque, Alain R. Roy est fier du chemin professionnel parcouru. Cet homme de 54 ans a grandi et étudié à Magog, avant de fréquenter l’Université de Sherbrooke en Histoire et en Droit, au baccalauréat et à la maîtrise dans les deux cas.
Au cours de sa carrière, il a principalement oeuvré dans le monde municipal à titre de greffier à Lac-Brome et à la MRC des Maskoutains. Il a été secrétaire d’un arrondissement de la Ville de Montréal et secrétaire-trésorier de Saint-Placide avant de devenir juge administratif et membre de la Commission municipale du Québec, en 2017.
Plus près de chez nous, M. Roy a notamment dirigé une audience impliquant l’ancien maire du Canton de Potton, Michael Laplume. Il a aussi présidé la vaste consultation publique concernant un possible changement du nom de la région administrative de l’Estrie pour celui des Cantons-de-l’Est. Le gouvernement a alors opté pour le statu quo.
C’est son intérêt pour la consultation des citoyens qui l’a incité à postuler pour ce mandat de cinq ans que lui a confié le Conseil des ministres. Sa passion pour l’éthique, la déontologie et son désir d’être en contact avec les gens l’ont également conduit à la présidence du BAPE.
Il dirige aujourd’hui une équipe de 45 personnes. À titre de gestionnaire, il désigne les commissaires qui analysent les projets aux quatre coins du Québec. Il est le lien direct avec le ministre de l’Environnement, Benoît Charette. Il signe aussi les rapports d’enquête remis au ministre, comme ses deux premiers touchant des lieux d’enfouissement techniques à Champlain et Blainville. Il n’a toutefois pas signé les conclusions liées à l’agrandissement du parc national du Mont-Orford. Ce mandat était déjà en marche à son arrivée.
Ce nouveau défi lui fait partager sa vie personnelle et professionnelle entre Québec et Sherbrooke. Il conserve un solide attachement à son patelin d’origine, ayant gardé un pied à terre à la maison familiale jusqu’à l’aube de ses 50 ans.
En poste depuis peu, il entend poursuivre la mission de protection de l’environnement du BAPE qu’il a découvert dans sa jeune vingtaine à Magog. Enfant, il se rappelle très bien des zones rocailleuses de la pointe Merry. Il voyait donc d’un bon oeil le projet de la Ville de Magog pour améliorer la qualité de la baignade. «En lisant le rapport du BAPE, j’ai vite compris que des plages plus séduisantes pour les baigneurs risquaient de nuire à la santé et à l’environnement du lac Memphrémagog», se remémore-t-il, comme si c’était hier.