Un nouveau patron qui ne fait pas les choses à moitié
AFFAIRES. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau marchand propriétaire du Canadian Tire de Magog n’a pas chômé depuis son arrivée il y a un peu plus d’un an, alors que le magasin a subi une véritable cure de rajeunissement à la suite de travaux majeurs.
Il faut mentionner que Michel Lafleur n’en est pas à ses premières armes dans le commerce de détail, lui qui travaille pour cette bannière depuis une vingtaine d’années. Avant d’acquérir le magasin de Magog en 2022, il a été à la tête de cinq autres succursales Canadian Tire, dont la plus récente du côté de l’Alberta.
« Ma conjointe et moi désirions revenir au Québec pour se rapprocher de la famille. Quand nous avons su que M. Lapierre quittait pour la retraite après 36 ans, nous nous sommes dit que l’occasion était parfaite. La région de Magog était évidemment une destination idéale pour nous, même si nous n’étions venus qu’une seule fois auparavant », raconte M. Lafleur qui a élu domicile au Canton d’Orford.
Créer le magasin du futur
Toutefois, cette opportunité s’accompagnait également d’importants défis, dont celui de moderniser sa nouvelle acquisition. L’homme d’affaires a préféré demeurer discret sur le montant investi, mais il assure que tous les éléments intérieurs et extérieurs du vaste bâtiment ont été refaits à neuf.
Au final, il aura fallu environ dix mois pour compléter le vaste chantier, qui s’est déroulé sous le regard des curieux qui ont pu faire leur magasinage, malgré ces désagréments. « Les clients et nos employés ont été très patients, car parfois, c’était très difficile avec le bruit et le va-et-vient. Mais nous n’avons reçu aucune plainte. Même, au contraire, les gens étaient contents de voir tout le travail qui était réalisé. »
« On a tout refait de A à Z, que ce soit l’éclairage, l’électricité, la couleur extérieure, le stationnement au grand complet, l’affichage électronique et bien plus. Tout a été pensé et réfléchi pour créer le magasin du futur. Il y a même des technologies déjà installées qui serviront dans quelques années. Comme concept, c’est hors du commun », soutient Michel Lafleur, en précisant qu’il existe seulement trois magasins du genre au Québec.
Un pari risqué ?
En raison d’un contexte économique plus ralenti marqué notamment par l’inflation, il peut paraître à première vue périlleux d’investir autant d’argent, d’autant plus que la compétition est toujours de plus en plus féroce sur le web. Mais pour M. Lafleur, non seulement le risque était calculé, mais cette métamorphose était inévitable, à son avis. « Avant même le début des travaux, on voyait que les taux d’intérêt commençaient à s’emballer, mais pour être compétitif et au goût du jour, on n’avait pas le choix d’aller de l’avant. Peut-être que le retour sur l’investissement sera un peu plus long que prévu, mais la réponse des clients est excellente jusqu’à présent. »
D’ailleurs, pour donner un peu de répit à son équipe, le nouveau patron a recruté 14 travailleurs étrangers au terme d’un long processus. Une solution inévitable, selon lui, dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. « Ce sont des gens qui travaillaient dans le commerce de détail dans leur pays, en plus de parler très bien français. Ils se sont vite intégrés aux autres employés. »
« On embauche une centaine de personnes à l’heure actuelle. Des gens qui vivent dans la région et qui dépensent leur paie dans les commerces d’ici. Et comme propriétaire, je me fais également un devoir de redonner à la communauté en soutenant différentes causes, et de toujours prioriser les entrepreneurs du coin lorsque c’est possible, comme ce fut le cas pour mes travaux. C’est là que l’achat local prend tout son sens », conclut l’homme d’affaires.