Une voisine de Magotteaux réclame une meilleure écoute

VIE DE QUARTIER. Voisine immédiate de la fonderie Magotteaux, Manon Tanguay digère mal la construction prochaine d’un écran acoustique à seulement quatre pieds de sa limite de terrain.

La Magogoise se sent seule et isolée dans ses protestations, car la majorité des propriétaires touchés par ce mur coupe-son semblent apprécier cette mesure d’atténuation. Manon Tanguay poursuit son combat, disant que ses 17 années à vivre sur la rue Champlain lui donnent la légitimité de s’exprimer sur la place publique.

«J’ai vécu plusieurs années avec du bon voisinage, mais les relations avec la compagnie se sont détériorées depuis environ huit ans, déplore-t-elle. L’entreprise fait plus de bruit, génère davantage de poussière et les camions sont plus nombreux. J’ai dû faire des rénovations de 36 000 $ pour remplacer des revêtements abîmés sur ma maison. Je songe à leur envoyer ma facture, car l’usine est responsable de cette dégradation.»

Lasse d’entendre du va-et-vient jour et nuit et le week-end, elle demande tout simplement un traitement plus humain de la part de la Ville de Magog et de l’entreprise Magotteaux. «On ne m’écoute pas, même si je suis une citoyenne à part entière qui subira une perte de sa qualité de vie avec un mur si haut qu’il réduira l’ensoleillement de ma propriété, s’inquiète-t-elle. Pourquoi est-ce si facile d’ériger un mur alors que les citoyens doivent demander un permis pour couper un arbre?»

Par ailleurs, elle considère cet écran acoustique de 4 à 5 mètres (13 à 16 pieds) comme une façon pour Magotteaux de limiter son terrain et maximiser ses espaces vacants pour ses propres besoins futurs, sans avoir à obtenir des autorisations municipales. «À ma connaissance, un écran acoustique aurait de meilleurs résultats s’il était collé sur la source de pollution sonore, soit les nombreux transformateurs électriques situés à proximité du bâtiment, s’inquiète-t-elle. Et ce mur ne coupera pas vraiment les autres bruits de l’usine et des déchargements des camions.»

Presque résignée contre cette compagnie dont le siège social est au Chili, Manon Tanguay demande une séparation moins haute et une reconstruction visant à protéger la santé des travailleurs et des gens du quartier. «Je ne prône aucunement la fermeture de cette industrie, mais l’entreprise pourrait aussi faire sa part, un peu comme tous les voisins qui s’ajustent à eux depuis des décennies, ajoute-t-elle. La Ville et les gouvernements doivent imposer des normes sévères d’aujourd’hui pour améliorer la qualité de vie des résidents et des employés de l’usine.»

Voir autre texte sur Magotteaux ici.