Une parfumerie artisanale ouvre ses portes à Magog : une grange où les odeurs n’ont plus de secret
NOUVEAUTÉ. Le chemin des Pères à Magog habite depuis peu une parfumerie, baptisée la Grange du parfumeur. Un lieu qui se veut l’aboutissement d’un rêve à la fois fou et sensé de deux passionnés des odeurs, Alexandra Bachand et son mari Éric Delbaere.
Il s’agit de la première fabrique artisanale de parfumeur à ouvrir ses portes au Québec et peut-être même au pays. L’idée est venue à l’esprit de la grande artisane de ce projet, la parfumière Alexandra Bachand. Il y a sept ans, après avoir étudié les beaux-arts, son cheminement artistique l’a guidée sur une voie peu fréquentée, celle des parfums.
Et c’est en s’y intéressant de plus près qu’elle a vite constaté que ce domaine était pratiquement en voie de disparition, de ce côté de l’Atlantique. «Lorsque j’ai voulu apprendre le métier, on m’a dit que tous les produits étaient faits à l’étranger, raconte-t-elle. Il n’existait rien au Québec, ni même au Canada. Pour moi, c’était impensable et c’est à ce moment que je me suis dit que j’allais ouvrir ma propre parfumerie!»
Convaincue de son idée, Mme Bachand s’est mise au travail pour mieux comprendre ce monde, où les subtilités sont aussi diverses que complexes. Elle s’est rendue plus d’une fois en Europe sur la route des parfums où elle a fait notamment la rencontre d’un maître-parfumeur, qui l’a prise sous son aile. Son apprentissage l’a aussi amené à décrocher un diplôme à la Perfumery Art School en Angleterre. Après avoir perfectionné son art à coups d’essais et erreurs, dans son sous-sol, le temps était venu de trouver un local adéquat pour entreprendre un nouveau chapitre.
Un art aux mille et une possibilités
Un heureux hasard s’est arrêté sur une vieille grange, laissée à l’abandon depuis quelques années sur le chemin des Pères, adjacente à une résidence qu’ils ont acquise en 2014. «On est tombé en amour avec cet endroit, même si ça ne sentait pas bon et que c’était sale, se souvient en riant Éric Delbaere, qui accompagne sa conjointe dans ce projet depuis le début. Nos familles se demandaient bien ce qui nous enchantait autant. Mais nous, on y croyait profondément et c’est en travaillant ensemble qu’on y est parvenu.»
Mis à part le cachet de l’endroit, avec les poutres d’époque qui ont été simplement repeintes, il est impossible de savoir que ce bâtiment servait autrefois à entreposer des grains. À l’accueil, on y retrouve tous les parfums et eaux de Cologne disponibles, dont les variétés changeront au rythme des saisons, un espace muséal qui se veut un clin d’œil aux belles époques de la parfumerie ainsi que le laboratoire de fabrication.
C’est là où les talents d’Alexandra Bachand prennent tout leur sens. Elle a à sa disposition plus de 300 flacons de matières premières, dont l’amalgame se résulte en une création unique. Il s’agit d’un procédé excessivement technique qui demande de l’inspiration, de la connaissance, de la précision et surtout beaucoup de patience. De la première à la dernière étape, l’élaboration et la fabrication artisanale d’un nouveau produit peut prendre jusqu’à six mois. «Mon métier, c’est bien au-delà de faire un parfum. Chaque projet raconte une histoire. Par l’odorat, je veux susciter des émotions, éveiller des souvenirs et faire vivre de nouvelles expériences. C’est un monde qui me fascine et j’espère que les gens auront autant de plaisir à le découvrir», conclut-elle.
La grande ouverture aura lieu le 7 juillet prochain. Pour plus d’information: alexandrabach.com