Un candidat à la mairie de Halifax déplore l’approche actuelle pour les sans-abri

HALIFAX — Un candidat à la mairie de Halifax affirme que l’approche des autorités municipales à l’égard des campements de sans-abri a encouragé des itinérants de partout au pays à venir camper dans cette ville — une affirmation contredite par des défenseurs du logement et des conseillers municipaux.

Andy Fillmore, qui a été député libéral fédéral à Halifax de 2015 jusqu’au mois dernier, soutient que la police lui a dit que la ville attirait des sans-abri de l’extérieur de la province. Il attribue cet attrait au fait que la Ville fournit des toilettes sèches et de l’eau dans les «sites de campement désignés».

Dans une entrevue, il a souligné qu’après une manifestation en août 2021 contre les expulsions de campements qui a tourné à la violence, le conseil municipal «a cessé d’appliquer les règles concernant le retrait des tentes des sites non désignés» et qu’il avait «augmenté le soutien» aux sans-abri.

«Ce sont des signaux qui ont été diffusés ailleurs et qui ont pour effet d’attirer des gens à Halifax», a déclaré M. Fillmore.

L’ancien député affirme que la police, les bénévoles qui aident dans les campements locaux et les défenseurs du logement d’autres provinces lui ont raconté qu’«un grand nombre des 1200 personnes qui vivent dans des tentes» ne sont ni de Halifax ni même de la Nouvelle-Écosse.

L’agent Martin Cromwell, de la Police régionale de Halifax, a affirmé que ces informations ne provenaient pas du bureau du chef de police, «et nous n’avons pas de données à (la Ville) pour les étayer».

Mais les défenseurs du logement Nikki Greer et Steve Wilsack affirment que la grande majorité des sans-abri avec lesquels ils travaillent dans des campements à Halifax sont de cette ville.

«Il y a plus de ressources dans d’autres provinces, avec un meilleur soutien en santé mentale. Je ne peux pas imaginer que quelqu’un puisse penser que Halifax serait attrayante», a déclaré Mme Greer mardi.

Elle admet toutefois que certains sans-abri néo-écossais qui vivent en milieu rural pourraient déménager en ville, où il y a plus de ressources.

M. Wilsack a fait écho à ces propos. «Il ne semble même pas logique qu’une personne sans-abri dépense de l’argent pour se déplacer juste pour venir ici parce que nous avons des toilettes sèches et de l’eau. Ce n’est pas une incitation suffisante», a-t-il soutenu en entrevue mardi.

Waye Mason, un conseiller municipal de Halifax qui se présente lui aussi à la mairie, soutient que les affirmations de M. Fillmore sont sans fondement. Il cite des données recueillies par la Ville qui montrent que 61 % des sans-abri à Halifax ont vécu dans cette ville pendant plus de 10 ans. Il affirme que la majorité des 39 % restants vivent dans cette ville depuis cinq à huit ans, ce qui rend l’affirmation de M. Fillmore «probablement fausse».

Pam Lovelace, une autre conseillère municipale qui se présente à la mairie, a déclaré qu’elle n’avait pas connaissance de sans-abri qui affluent dans la ville en raison de la présence de «campements désignés».

Cependant, elle a dit être au courant de situations dans lesquelles des personnes de l’extérieur de la province sont venues à Halifax pour diverses raisons et se sont retrouvées sans logement.

«Nous n’avons pas de frontière fermée, et l’approche autocratique de M. Fillmore est assez dangereuse», a-t-elle soutenu.