TRIBUNE LIBRE: La place de Magotteaux est dans le parc industriel

Je ne me réjouis pas de l’incendie survenu à la fonderie Magotteaux. Un sinistre de cette ampleur est toujours un coup dur pour une entreprise et peut parfois mettre à risque sa survie à long terme.

Mais cela peut aussi être une occasion de rebondir avec plus d’efficacité. Et c’est exactement ce que je souhaite pour Magotteaux.

Il n’est pas nécessaire d’habiter la rue Champlain ou une des rues voisines pour comprendre que Magotteaux aurait tout à gagner à déménager dans le parc industriel, au grand bonheur de ses voisins actuels, tout en permettant à la Ville de Magog de corriger une situation aberrante en 2024.

Pour Magotteaux, qui a agrandi par étapes l’ancienne Fonderie Magog ouverte en 1939, l’utilisation de l’assurance pour les dégâts liés au récent incendie pourrait lui permettre une réorganisation de ses installations dans une usine neuve du parc industriel. Avec le même argent, Magotteaux pourrait faire de nombreux gains d’efficacité qui améliorerait son bilan plutôt que de le dégrader.

UNE TRANSFORMATION COMME À L’ANCIENNE OLYMEL?

Une fois le terrain de la rue Champlain débarrassé de ses bâtiments, comme cela a été fait sur la rue Dollard pour l’usine de Federal Packing/Taillefer/Olymel, ce terrain pourrait être vendu à un développeur immobilier (comme une coopérative) pour la construction de logements abordables bien intégrés dans le quartier.

Pour cela, la Ville de Magog devrait jouer un rôle très actif. Par exemple, si le prix de vente du terrain dans le parc industriel était beaucoup plus bas que celui que Magotteaux pouvait obtenir pour son terrain de la rue Champlain, la différence de prix entre les deux terrains pourrait compenser pour une partie de la déconstruction des bâtiments, du déménagement et de la décontamination du sol.

Mais cela ne suffirait pas. Il faudrait aller chercher des aides gouvernementales et cela est possible. Le cas de la ville de L’Assomption, après la fermeture de l’usine d’Electrolux, en est un bon exemple. Il faut dire que c’était dans la circonscription électorale du premier ministre Legault, mais c’est jouable pour Magog si la Ville entreprend rapidement des démarches sérieuses. Sans vouloir être cynique, on peut tout de même noter que des élections fédérales et provinciales s’en viennent. 

On peut aussi noter que le dossier de la fonderie Horne-Glencore, à Rouyn-Noranda, fait partie des dossiers que les gouvernements ne souhaitent pas voir se multiplier dans les vieux sites industriels du Québec en ce qui a trait aux retombées négatives pour la santé publique, pour l’environnement et pour les résidents habitant à proximité.

Voilà donc une belle occasion, avec le malheur de Magotteaux, de faire positivement d’une pierre plusieurs coups et d’enraciner «ailleurs» cette usine et ses emplois pour le long terme à Magog. Sans oublier la possibilité de redonner de la couleur et de la verdure dans ce quartier qui, par son peuplement à proximité de la Fonderie Magog dans les années 1940-1950, a été un facteur important de la création de la paroisse Saint-Jean-Bosco.

 

Daniel Faucher