TRIBUNE LIBRE: Mauvaise gestion du patrimoine et des espaces à Orford

En août dernier, à Cherry River (Canton d’Orford) sur le chemin de la Montagne, des bulldozers enterrent les chants des mésanges et des sittelles en s’activant pour raser la maison patrimoniale des Catchpaw, construite au début du XXe siècle. En quelques coups de pelles mécanisées, un pan de l’histoire locale disparaissait sans tambour ni trompette.

Comment se fait-il que la municipalité du Canton d’Orford n’ait pas essayé d’acquérir cette propriété pittoresque en plus de l’écurie pour chevaux? Qu’en est-il du devoir de mémoire? Devant l’inaction lamentable du conseil municipal actuel, mené par la mairesse Marie Boivin, très peu de personnes ne s’émeuvent de cette perte monumentale pour notre municipalité.

Ne devrait-il pas y avoir un devoir de mémoire pour cette famille et leur patrimoine puisqu’elle a fait de très grands sacrifices pour la collectivité. Après avoir été expropriée de leurs terres dans les années 1970 sur le chemin Concession pour agrandir le parc national du Mont-Orford, elle a obtenu une somme d’argent dérisoire, si on tient compte des normes de l’époque. Ce serait la moindre des choses que d’honorer leur mémoire sans l’altérer.

Comme si ce n’était pas assez, la municipalité tolère que des animaux viennent faire leurs besoins au parc Catchpaw, un parc nommé en l’honneur de cette famille, situé tout juste à côté des bureaux municipaux, où se pratiquent habituellement le baseball et d’autres sports. À ce que je sache, la famille Catchpaw n’a pas autorisé l’utilisation de leur nom pour un parc à chiens. En plus de manquer de respect et de considération pour cette famille pionnière du Canton d’Orford qui a trimé dur pour survivre sur des terres rocailleuses et peu propices à l’agriculture, la municipalité prive les personnes pratiquant des sports d’un lieu propice à la tenue d’une activité digne de ce nom.

La superficie de ce lieu est disproportionnée versus les usages que des personnes citoyennes en font avec leurs animaux domestiques. Le territoire orferois est d’autre part suffisamment grand pour trouver un autre endroit afin que ces petites bêtes puissent faire leurs besoins, comme le terrain adjacent où une patinoire est actuellement aménagée. Ce serait l’endroit idéal comme parc à chiens.

 

Kanatakhatsus Meunier

Orferois (rue des Quatre-Vents)