Marie-Claude Bibeau dresse le bilan de ses quatre années au gouvernement

POLITIQUE. À quelques semaines du déclenchement des élections fédérales, la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, dresse un bilan positif de ses quatre dernières années à Ottawa ainsi que dans sa propre circonscription.

«Je suis très satisfaite autant de mon travail de députée que de celui à titre de ministre. On a réussi à bâtir des relations importantes avec la communauté. Disons que notre région avait été ignorée, pour ne pas dire méprisée par l’ancien gouvernement. On a rétabli les ponts entre le député fédéral et les municipalités, organismes à but non lucratif ainsi que les entreprises privées. On a également réussi à influencer plusieurs programmes qui, lorsqu’ils ont été mis en place, ont pu bénéficier à la région, que ce soit au niveau de nos infrastructures, nos aînés ou encore en sciences, recherches et innovations.»

À titre de ministre du Développement international, la principale intéressée s’est dite privilégiée de revoir la politique canadienne d’aide internationale. «On en a fait une politique féministe qui a positionné le Canada comme un véritable leader en développement international. J’ai pu constater que notre pays est grandement apprécié. Dès qu’il y a de nouveaux comités qui se forment, on nous demande d’être autour de la table. Nous sommes des gens rassembleurs qui trouvons toujours des compromis sans nécessairement mettre nos intérêts de l’avant.»

 

Briser le plafond de verre

Lorsqu’elle a été nommée ministre de l’Agriculture au Canada en février dernier, Marie-Claude Bibeau a été la première femme à détenir ce titre dans l’histoire du pays, fracassant ainsi le plafond de verre. «C’est assez étonnant quand on y pense que je sois la première à occuper ce poste, relate-t-elle. Les femmes sont très impliquées en agriculture, mais sont sous-représentées dans les différents organismes. Il me fait donc plaisir de travailler avec elles pour leur faire une place encore plus grande autour de la table des décideurs.»

À la tête de ce ministère, Mme Bibeau a deux priorités en ce moment. D’abord, celle de régler les compensations pour les producteurs ayant été affectés par les différents accords économiques. «Il ne reste que quelques ficelles au niveau des mécanismes de compensation à attacher, note l’élue. En raison de leur complexité, c’est plus long que je n’aurais pensé, mais on arrive au bout de l’exercice.»

Autre promesse: celle de travailler activement à la réouverture des marchés, principalement en Chine, pour les producteurs de canola, de porc et de bœuf. «C’est un dossier encore plus délicat, car nous ne sommes pas les seuls à intervenir dans l’équation.»

 

Des dossiers qui prennent aux tripes

Il y a de ces dossiers pour lesquels il est difficile de ne pas s’impliquer émotionnellement. C’est le cas de ceux de Raïf Badaoui, ce blogueur emprisonné en Arabie Saoudite, et d’Édith Blais, toujours portée disparue depuis le printemps dernier au Burkina Faso. «J’ai rencontré leur famille et je partage leur peine. C’est difficile dans ces cas-là de séparer l’humain du ministre. On veut mettre en place toutes les mesures pour ramener Raïf et retrouver Édith.»

«Bien évidemment, on aimerait que ça se fasse plus rapidement, comme dans bien d’autres dossiers. Mais il faut faire les choses dans les règles de l’art. Dans l’opposition, on peut y aller de propositions farfelues, mais lorsqu’on est au gouvernement, on ne peut pas se permettre ça. Il faut prendre le temps d’évaluer les impacts avant de prendre la décision.»