Les Alouettes ont tout fait sauf gagner dans la finale de l’Est

MONTRÉAL — Il ne restait plus que deux cases à cocher sur la liste des objectifs pour 2024 des Alouettes de Montréal. L’équipe est toutefois arrivée à court en finale de l’Est.

Pourtant, quand on regarde les statistiques de la rencontre, ils semblent avoir tout fait ce qu’ils avaient à faire.

Cody Fajardo a passé pour 330 verges avec trois touchés.

L’attaque des Alouettes a produit 470 verges, dont 156 au sol, en plus de récolter 25 premiers essais.

La défense, qui avait accordé plus de 500 verges aux Torontois à sa dernière sortie et concédé 520 verges au sol aux porteurs de ballon des Argos en trois matchs, n’a cédé que 339 verges nettes, dont 135 au sol.

«Nous avons très bien joué [samedi]. Mais on ne peut pas commettre autant de revirements en éliminatoires et espérer gagner», a lancé le quart Cody Fajardo d’entrée de jeux.

Fajardo a été crédité de deux interceptions, mais une seule n’a constitué un revirement, puisque sa deuxième est survenue sur une transformation de deux points. Elle n’en a pas été moins coûteuse, alors que les Alouettes auraient alors pu faire 30-30 avec 1:56 à faire dans le match.

«C’est comme un cauchemar, a ajouté Fajardo. J’aimerais que quelqu’un me pince pour que je puisse me réveiller et qu’on soit [samedi] matin à nouveau. Mais il y avait quelque chose qui a fait en sorte que le ballon ne voulait pas rouler pour nous dans ce match.»

En fait, le ballon roulait, mais hors des mains des Alouettes, qui ont commis quatre échappés.

«Nous ne sommes pas une équipe qui échappe souvent le ballon et ça me rappelait notre match de l’année dernière à Toronto. Je crois que nous avions commis cinq revirements dans la première demie, a rappelé Fajardo. Et on savait qu’ils étaient bons pour aller vers le ballon. Quand nos gars forcent le jeu pour aller des verges supplémentaires, leurs joueurs peuvent frapper le ballon. Ce qui fait le plus mal, c’est vraiment les endroits où nous avons échappé le ballon, parce que ça aurait donné au minimum neuf points.»

Difficile à accepter

Cette défaite laissera de mauvais souvenirs un long moment aux joueurs et aux membres de la direction des Alouettes.

«C’est vraiment difficile à accepter avec la saison que nous avons eue, les joueurs dans ce vestiaire», a noté Fletcher, qui a somme toute connu une bonne rencontre avec 69 verges en huit courses et 31 verges et un touché sur deux réceptions.

«Il y a des joueurs qui ne seront pas de retour. Nous avions ce match, a-t-il ajouté. Nous étions bien préparés et nous étions prêts. Nous avons profité du laissez-passer pour nous entraîner extrêmement fort. Ça va faire très mal. Nous avions un groupe de joueurs spécial, de très bons entraîneurs. Cette organisation a tout ce qu’il faut.»

«Cette défaite est très, très difficile à accepter, a quant à lui admis le maraudeur Marc-Antoine Dequoy. On n’a pas joué notre meilleur football et tu ne peux pas faire ça pendant les éliminatoires.

«En fin de match, l’attaque nous a permis de rester dans le match. En défense, il fallait les stopper, mais on n’a pas réussi. Personnellement, j’aurais pu réussir une interception qui aurait pu empêcher leur touché avant la demie. C’est très difficile, mais c’est ça le football. Tu vis des émotions si hautes, comme l’an dernier, et d’autres tellement basses, comme ce match.»

Trop tôt pour deux points?

Jouant du football de rattrapage, les Alouettes ont tenté par deux fois des transformations de deux points. Sur la première tentative, Fajardo a été rejoint derrière sa ligne de mêlée par un défenseur des Argos. Sur la deuxième, Franklin a réussi sa deuxième interception du match.

Il restait encore 12 minutes à faire à la rencontre après le touché d’Austin Mack qui portait alors la marque à 27-22. On comprend la logique de vouloir ramener l’équipe à un placement des meneurs, mais les scribes ont demandé à Maas s’il n’était pas trop tôt.

«C’est facile à dire avec le recul et il ne faut pas penser qu’on ne discute pas sur les lignes de côté, a fait remarquer l’entraîneur. On évalue nos options. Mais je pense surtout que ce sera le moindre de nos soucis quand on évaluera cette performance. Au lieu de cela, si on avait pu mieux protéger le ballon, le résultat aurait été différent.

Mais à écouter Fajardo, on peut penser que le no 7 aurait adopté une stratégie différente.

«Honnêtement, ce n’était pas ma décision. Je fais ce qu’on me dit, a-t-il laissé tomber. Statistiquement, il faudrait y aller pour deux le plus tôt possible, parce que nos chances, si on rate, sont bonnes de réussir le second. Coach Maas est un coach agressif. On aime ça. On pourrait pointer du doigt tellement de jeux. On parle toujours des six jeux qui changent le cours d’un match. Ça a été bien plus que ça [samedi].»

«Nous étions si près malgré tout. Il faut l’accepter, c’est tout, a ajouté l’entraîneur. J’ai dit dans le vestiaire que la prochaine fois qu’on dira de protéger le ballon, tout le monde le prendra encore plus sérieusement. Je n’aime pas le terme perdre; je trouve plutôt qu’on apprend. Ce match devrait nous aider grandement l’an prochain. Quand on mettra l’accent sur la protection du ballon, ils vont s’en souvenir très précisément.»