Isabelle Bernier en met plein la vue aux Chinois
COURSE. Isabelle Bernier va se rappeler longtemps de sa saison de course à pied 2018. Quelques semaines après être devenue la première femme à faire le tour du lac Memphrémagog en solo, elle vient de s’offrir une victoire dans une compétition de 105 km… en Chine. C’est toute une aventure, autant humaine que sportive, qu’a vécue la Magogoise de 40 ans lors de la «Maxi Race China», il y a un peu plus d’une semaine. En l’espace de six jours, elle s’est imposé un aller-retour sur le continent asiatique, a eu droit à une journée et demie de «tourisme» et a couru pendant presque 20 heures (19 h 48) dans des sentiers aux paysages surréalistes. «C’était un parcours très beau, mais rempli de surprises. Une bonne portion se déroulait sur des chemins de pierre très anciens, qui passaient parfois à travers de petits villages isolés, ou à côté d’un temple. C’était en quelque sorte un voyage à travers l’histoire», raconte-t-elle avec émotion. «On a aussi traversé des passerelles très hautes, faites de bambou, où il était préférable de ne pas trop se poser de questions. Disons que les normes de sécurité étaient moins strictes que celles qu’on retrouve ici», lance en riant la première femme à franchir le fil d’arrivée. En raison de la longueur du trajet et de l’obscurité, Isabelle Bernier a fait quelques erreurs de parcours qui lui ont valu des kilomètres supplémentaires au compteur. «Il fallait vraiment être attentif. Mais en raison de la fatigue et de la noirceur, c’était peut-être normal de manquer certaines indications. J’ai moi-même croisé des bénévoles qui dormaient sur le parcours. Je n’ai pas osé les réveiller.» Même si elle n’a eu qu’un mois pour se préparer, la coureuse magogoise est pleine de reconnaissance envers le groupe Endurance Aventure, qui, en raison de ses contacts avec la Chine, lui a permis d’être invitée à cette course. «Ce fut tout un défi sur le plan physique, mais j’y retournerais sans hésiter. J’ai découvert là-bas des gens de cœur, avec une culture différente, et j’avoue que ça m’a remué. Cette expérience humaine a été très précieuse pour moi», a conclu celle qui a maintenant des courses de 160 km dans sa mire.